vendredi 11 juillet 2014

7 au 10 juillet 2014 - Seconde campagne hydroécologique dans le TCC de Poutès

La seconde campagne hydroécologique ayant pour but de dresser l'état de référence avant arasement du barrage de Poutès a été conduite dans des conditions météorologiques particulièrement mauvaises. En effet, la météo ressemblait plus à celle d'un mois d'avril que d'un début d'été (10°C). La pluie, omniprésente pendant toute la durée de la campagne et pendant le w.e. qui l'a précédée a engendré des débits anormalement élevés pour la saison, et des conditions de travail particulièrement rudes pour les 6 personnels de GEOLAB engagés dans les opérations de terrain.

Trois types d'actions ont été conduites :
  1. Les échantillons hydrobiologiques (macroinvertébrés et diatomées benthiques) ont été collectés sur les 5 stations prévues. Trois sont situées dans le TCC en aval du barrage soumis au débit réservé de 4-5 m3/s, leur positionnement suivant un gradient d'impact géomorphologique décroissant (fort en amont, faible en position intermédiaire, nul sur le site aval) ; deux de ces stations sont très difficiles d'accès. Deux stations sont situées en dehors de l'emprise de l'ouvrage (amont et aval du barrage) dans des milieux a priori très peu perturbés et servent donc de point de référence.
  2. Une campagne de mesure in situ de la densité des cyanobactéries, algues vertes et diatomées couvrant les blocs et galets du chenal a été réalisée dans la perspective d'un mémoire d'étudiant du Master Géoenvironnement de l'Université Blaise Pascal. Plus de 200 mesures ont été faites sur 11 stations à écoulement rapide (seuils et rapides), en intégrant notamment la diversité des faciès géomorphologiques et hydrauliques (plats courants, radiers, rapides) et la distribution géographique des unités géomorphologiques. Là encore, les mesures ont porté sur des site localisés dans et hors du TCC de Poutès.
  3. Les stations de mesure hydrobiologiques du TCC sont localisées au droit de bancs formés de blocs et galets couverts d'une dense végétation arbustive et arborée. Cette végétation soumise à de très forte contraintes hydrodynamique est très fortement marquée par les écoulements de crue. Un des objectifs de l'étude est de caractériser cette végétation et de déterminer comment elle influence/perturbe le transit et l'érosion/sédimentation de la charge alluvionnaire grossière (blocs et galets), ainsi que la distribution de l'énergie cinétique sur les bancs. Se pose aussi la question de l'incidence de cette végétation sur la sédimentation des sables aujourd'hui piégée dans la retenue de Poutès, et de la résilience du système (capacité des futures crues à "nettoyer" le TCC de cette végétation, notamment si les sables sont piégés et renforcent la cohésion des bancs végétalisés). La campagne de terrain de juillet a permis de mettre en place la méthodologie qui sera conduite pour caractériser la végétation des bancs du TCC.
Localisation des 5 stations hydrobiologiques et des point d'échantillonnage sur les deux stations amont du TCC (13 points sur les différents faciès du seuil-rapide, 3 points dans la mouille).





















Coupes en long et en en travers du chenal du TCC issue de l'imagerie LIDAR (proche du P3TCC). Elle présente la structure de la végétation alluviale bordant le chenal. L'image est tellement détaillée qu'elle permet de reconnaître certaines essence et d'identifier les accidents d'orientation de certains arbres bousculées par les crues. On voit également sur la coupe longitudinale l'impact des crues qui couchent les arbres en tête de banc (flèche verte), permettant ainsi de reconstituer la chronologie de l'évolution de la couverture végétale.


Dense végétation alluviale couvrant les bancs du TCC (site P3TCC). Remarquer la morphologie spécifique des arbres très fortement affectés par l'hydrodynamique des crues et les transports solides (blocs et galets). Les arbres sont tordus voire étêtés et de nombreux rejets verticaux se produisent sur les débris ligneux. Les racines, apparentes dans les zones d'érosion (chenal de crue), sont très endommagées par le charriage des blocs et galets.

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